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Le chat déchaîné #2


La crise, à qui la faute ?

Cette crise, la plupart et les plus écoutés des experts en économie ne l’ont pas vu venir. Elle était pourtant annoncée depuis longtemps par des journaux comme Le Courrier, Le Monde Diplomatique, Marianne et un certain nombre d’ouvrages. Les explications données par ces Cassandre1 étaient pourtant plus convaincantes que les théories fumeuses des tenants d’un libéralisme échevelé. Il faut avoir la foi du charbonnier pour croire que l’argent crée de la valeur sans passer par le travail productif. Comme par magie. Aujourd’hui,

la crise affecte l’économie « réelle » car les pertes et les gains fa­ramineux produits par l’économie « irréelle » doivent être valorisés par de réels producteurs de richesses qui travaillent et produisent des biens et des services. Vous l’avez compris, il s’agit d’un véritable hold-up. Mis en place dans les années 80 par Thatcher, Reagan et Coe, ce rapine a pu se renforcer grâce à la marginalisation de toute opposition par Tony Blaire et le courant dominant chez les dirigeants sociaux démocra­tes adeptes de la « troisième voie ». Nous étions pourtant encore nombreux à nous époumoner avec nos petits moyens pour dénon­cer la supercherie, mais on nous traitait de ringards voire de con­servateurs. Les Christoph Blocher, Ebner et Beat Kappeler nous expliquaient qu’il fallait laisser faire le marché qui résout tous les problèmes, qu’il faut lui confier tous les services publics, qu’on y gagnerait tous (on voit aujourd’hui). Les radicaux et l’UDC se cha­maillaient pour savoir lequel des deux étaient « le parti de l’écono­mie ». Christophe Blocher affirmait à Reconvilier devant des victi­mes des spéculateurs de Swissmetal, qu’il fallait laisser travailler les managers comme ils l’entendent. On a suivi son conseil, les américains nous avait montré l’exemple et voilà le résultat !

Il ne nous reste plus qu’à espérer que la leçon soit comprise et qu’enfin on change de cap. Qu’on ne se laisse plus aveugler par « les partis de l’économie » et qu’on décide enfin de reprendre les rennes de notre quotidien en rejoignant les rangs de ceux
qui défendent les intérêts de la grande majorité des gens et non ceux de quelques privilégiés. Espérons qu’on comprendra une fois pour toute que les profiteurs ne sont pas parmi les plus pauvres (chômeurs, étrangers, assistés sociaux, rentiers AI) mais bien parmi les nantis.
Michel Némitz

QUE FAIRE ?

Organisons-nous en associations, syndicats et autres mouvements de solidarité. Mettons en commun nos moyens pour créer des coopératives. Ils ont la puissance de l’argent, nous aurons le nombre si nous sommes unis. Par exemple, si chaque salarié, petit artisan, chômeur, étudiant donnaient, ne serait-ce que 100.— fr pour former un capital suffisant pour créer des entreprises coopératives utiles à la collectivité, la culture ou à l’environnement, nous pourrions commencer à nous donner les moyens pour résister à la crise qui s’annonce et construire un autre monde.

APRÈS LA RIGUEUR POUR LES PAUVRES, LE SAUVETAGE DES RICHES !

Les économistes, qui sont les seuls à n’avoir pas vu venir la crise, nous expliquent que nous n’avions pas d’autres possibilités que d’accorder aux banques les milliards de francs qu’elles nous demandaient, sans quoi plus rien ne fonctionnerait sur cette terre. Admettons, puisque de toute façon on ne nous a pas demandé notre avis et que le peuple ne semble pas si offusqué que cela. Il se plaint, bien sûr, il râle évidemment, mais seule une minorité descend dans la rue et la majorité des citoyens sont prêts à réélire ceux qui ont soutenu la politique économique qui nous a menés à cette débâcle et qui ont voté pour sauver ses principaux responsables. (Vous l’avez compris, je parle de l’UDC en tête suivi des radicaux-libéraux puis des démocrates chrétiens et finale­ment par la branche blairiste du parti socialiste). Il s’agit donc d’une extorsion de fond :

LES FINANCIERS - « Tu nous donnes des milliards ou ça va aller mal pour toi » (à lire avec l’accent maffioso). Le PEUPLE - Mais c’est vous qui avez spéculé comme des bêtes, en nous disant que, comme ça, tout irait mieux pour tout le monde et que si y’avait un problème le dieu Marché allait le régler. LES FINANCIERS – C’est la crise personne n’y peut rien, maintenant faut se serrer les coudes. C’est le Marché qui le veut. LE PEUPLE – Mais quand nous avions besoin qu’on se serre les coudes pour nous, vous disiez que c’était la loi de la concurrence et qu’on devait se débrouiller pour s’en sortir et que c’était pas de votre faute si on était des loosers.
LES FINANCIERS – Vous êtes toujours des loosers puisque c’est vous qui allez payer. D’ailleurs, si vous ne payez pas vous vous casserez la gueule encore plus que nous, tandis que nous quand vous étiez dans la dèche on s’enrichissait encore plus, c’est toute la différence. LE PEUPLE - Vous saviez que ça n’allait pas marcher indéfiniment puisque vous aviez des rendements de 15 % quand la croissance était de 2 ou 3%. LES FINANCIERS - Non, on ne pouvait pas savoir car les voies du Marché sont impénétra­bles.
LE PEUPLE - On voit bien que ça ne marche pas maintenant.
LES FINANCIERS - Mais non ! vous ne comprenez rien à l’éco­nomie. Si le marché s’effondre c’est parce qu’on manque de foi en lui. Il faut reprendre confiance et tout ira bien. L’argent produit de la valeur quand on le place bien. Pas besoin du travail, de la production de biens et de services, Il suffit d’avoir confiance et de consommer. Aie confiance Peuple. Aie confiance tout va s’arran­ger si tu reprends confiance …
- LE PEUPLE - ZzZzZz… Et si on se réveillait !

REALITE ET MENSONGE EN ECONOMIE

La crise est le résultat inévitable donc prévu et prévisible de 30 années de révolution conservatrice et néolibérale instaurée par Margaret Thatcher et Ronald Reagan qui ont contaminé les autres pays et partis comme en Grande-Bretagne avec la complicité de Tony Blaire ou la Suisse avec Christophe Blocher en tête, la droite en général ainsi que d’une partie des socialistes partisans de la « troisième voie ». Peu à peu la propagande de cette idéologie à force de matra­quage a réussi à imposer une vision mensongère des réalités économiques : Le marché s’autorégule c’est lui qui produit les richesses et non les producteurs, c’est donc à lui que doit revenir la plus grande part des richesses, et c’est à lui de décider de la politique économique à suivre, car il ne peut pas se tromper. Si une entreprise fonctionne bien ce n’est pas grâce à ces employés mais grâce à ses super-managers qui méritent donc un revenu considérablement supérieurs aux salariés.
Or cette crise révèle au contraire :

  • Le marché et ses spéculateurs ont pour logique dominante le profit maximum à court terme. Qu’ils ne créent pas des richesses mais qu’ils les accaparent, qu’il fausse la valeur réelle des entreprises,
  • Les super managers, sont les managers en haute conjoncture et les mauvais sont ceux en exercice en période de crise. En d’autre terme ils ne sont pour pas grand-chose dans l’évo­lution d’une société et ne mérite donc pas particulièrement plus d’estime que les autres em­ployés.

QUELQUES LEÇONS PARUES DANS LA PRESSE

« On ne peut distribuer durablement plus d’argent que ce qui a été produit »
Le Courrier du samedi 18 octobre 2008
« Les cours des bourses sont censé représenter les profit anticipés des entreprises. Or, lorsqu’on promet des rendements généralisés à 15% dans une économie qui croit à 2 à 5%, il y a forcément arnaque. » « La Bulle financière : 50 fois le PIB Mondial » (En d’autres termes l’économie réelle, soit non­spéculative : la production de bien et de service représentait 2% des transactions financières mondiales) Marianne du 4 - 10 octobre 2008 page 17

LES CHOIX POLITIQUES QUI ONT FAVORISE LA CRISE

Non seulement la crise économique que nous vivions aujourd’hui était non-seulement prévisi­ble, mais elle était inéluctable. Depuis son avènement, le capitalisme subit cycliquement des crises inhérentes à son fonctionnement, mais les choix politiques néolibéraux de ses dernières décennies ont favorisé le développement de cette situation. La foi aveugle dans les marchés financiers déjà surpuissants et leur déréglementation, le démantèlement de la redistribution des richesses (diminution des impôts et des taxes en faveur des plus riches et des actionnai­res), l’intrusion des spéculateurs dans les secteurs gérés par le service public (privatisation), le transfère des revenus des salariés au profit des actionnaires (délocalisation, diminution des effectifs, stagnation des salaires) sont autant décisions politiques qui ont amplifié la gravité de cette crise.


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