Des semaines entières maintenu en vie sous cloche de verre.
Unique contact mes tortionnaires dont je ne puis me soustraire.
Subir des piqûres à n’en plus finir,
j’ai le cuir qui suppure les produits que l’on m’infiltre.

Cette odeur de mort, qui se dégage de mon corps
me sort de ma torpeur, antidote à mes douleurs.
Ce ne sont pas les quotidiennes bouillies, mais bien mon être qui pourrit.
Recroquevillé sur ma litière, des frissons parcourent ma chair.

On me transfert dans une salle où la froideur d’un néon
se reflète, inlassable, sur les murs peints de blanc.
étrangement l’atmosphère y est apaisante.
L’oppression s’y perd, le stress s’estompe.

De la table où je suis échoué, je scrute la pièce illuminée.
Pour une fois, point d’objet de torture, seul un monstre prépare une mixture.
Un regard insatisfait, puis s’approche de moi d’un air circonspect.
Prêt pour une ultime perfusion, un autre échec en conclusion.

Cette intraveineuse me fait le plaisir d’être la dernière,
aujourd’hui c’est jour de fête, enfin on me libère. (Bis)

Julien